Editions Christian Bourgois
Sortie le 22 août 2013
J'ai toujours beaucoup aimé les romans de Laura Kasischke. Cette ambiance confinée et ces univers nimbés d'irréls font d'elle un écrivain vraiment à part.
Esprit d'hiver ne faillit pas à la règle et nous retrouvons ici le huis-clos cher à l'auteur.
C'est le jour de Noël. Holly et sa fille,Tatiana sont toutes les deux coincées chez elles. Les invités ne viendront pas, le blizzard paralyse la ville.
Holly, qu' une impression angoissante obsède depuis ce matin, se fait une raison et décide alors de profiter de l'occasion pour passer du temps avec sa fille, en pleine crise d'adolescence depuis peu.
"Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux"
Voilà ce qui revient en boucle dans l'esprit d'Holly en ce matin de Noël.
La Russie. Pays de naissance de Tatiana.
Holly replonge dans ses souvenirs, émouvants et douloureux. : la maladie, l"hérédité, l'adoption, la vie avec un enfant...
Rien ne se passe comme elle le prévoit et le dialogue entre elle et Tatiana est difficile, violent, rempli d'incompréhension et de colère.
La journée se passe ainsi entre flash-back, colère et silence, pour au final laisser le passé ressurgir.
L'apothéose se trouve dans la dernière page du livre, que j'ai relue plusieurs fois tellement ce fut un choc.
L'écriture est maîtrisée à la perfection. Les thèmes abordés sont profonds et ne peuvent laisser personne de marbre.
Le travail de la traductrice, Aurélie Tronchet, est remarquable.
Elle a su choisir les mots justes et tout dans ce roman est lourd de sens : le vocabulaire, les répétitions, les silences...
Un roman qui me hante depuis que je l'ai refermé...
Ma claque de la rentrée littéraire 2013!
Merci à la librairie Dialogues pour cette lecture inoubliable!