Belfond, août 2012, 221 pages
Je vais encore être cause de ta peine? Ta verveine est morte aux premières brûlures de juillet. Je crains d'en être responsable. Après l'avoir trop arrosée, je l'ai quelque peu délaissée, tu vois le résultat. Devant mon abattement, Gauthier a suggéré que je la remplace sans rien te dire. COmme c'est mal me connaître! Je ne t'infligerais jamais un tel affront, je sais trop comme tu tenais à elle.
Joseph et Zika sont mariés depuis plus de 50 ans, et pour la première fois, ils vont être séparés...
Zika a des problèmes de santé et leurs enfants ont décidé pour eux : ils ne peuvent plus vivre seuls.
Joseph ira habiter chez Gauthier qui vit avec sa femme et ses enfants à Montfort, et Zika chez Isabelle dans son appartement à Paris.
C'est un réel déchirement pour ces deux-là, qui s'aiment comme au premier jour, d'un amour puissant et exclusif.
Ils s'écrivent énormément et à travers cette relation épistolaire, ils se remémorent certains passages de leur vie avec beaucoup de tendresse. Leurs lettres sont pleines de tristesse et d'amour et ils ne cessent de se promettre de retrouver rapidement.
Mais cette séparation va vite être synonyme de "coup de pied dans la fourmilière".
En vivant séparés, ils vont en apprendre beaucoup sur leurs enfants et sur eux-même, et ils s'en seraient certainement passé...
Joseph est perturbé par Gauthier et ses révélations fracassantes sur sa vie de couple, quant à Zika, elle est martyrisé par Isabelle, qui souffre et reproche à sa mère de ne pas l'avoir "bien " aimée...
A travers ces échanges de lettres pleines de tendresse et de reproches, Frédérique Martin pose une réflexion sur la vie, la vieillesse, l'égoïsme, l'éducation, les différences de génération et surtout l'amour qu'il soit conjugal ou filial...
C'est un roman court mais fort et bouleversant servi par une très belle plume.
Merci à Dialogue pour cette très belle découverte!
Le bonheur est un baume, nous avons eu raison d'en abuser.
Le passé doit rester à sa place. Les morts n'aiment pas être sécoués en vain. Je sais ce que c'est d'attendre un retour, je sais ce que c'est de trancher dans le vif, de s'arracher la chair, d'être orpheline et de pleurer sans espoir. Mais j'ignore ce qui se passe quand on voit ses parents décliner. Je suppose qu'à un moment on tombe de l'enfance, on s'en écrase comme d'un pommier trop haut quand on se rend compte que vieillir, c'est une manière lente de disparaitre.
D'autres avis chez Jostein, Zazy,